Normandie Vol Libre

Roulez-boulez, vous casserez moins !

mardi 18 octobre 2016 par Homo Volatilus Rigidus

« Mise en situation-
La vache est là - Pas accueillante, pas hostile, simplement là. Mais… Meeeuuh… elle est peuplée d’une douzaine de ruminants.
Et la « tôlière » c’est bien elle, qui me fait face : la vache « chef » - car il y en a toujours une dans le groupe.
Il y quelques secondes, après avoir tournoyé un moment dans le ciel, un gros machin bleu, kaki et blanc est venu se répandre à une vingtaine de mètres de SON troupeau dans SA CLAIRIERE, avec un bruit sourd mêlé de celui de la bonne paille sèche que l’on disperse.
Mais là on est en montagne et c’est pas comestible : c’est juste un bipède emballé façon ballot de paille
Moi je suis là, quelques suspentes traînant encore autour du coup, pensant vaguement à vérifier si la vache… a des couilles… non… bon…
Alors, tranquillement assis sur mon cul comme le penseur de Rodin que l’on aurait drapé dans une Epsilon, je peux m’interroger : pourquoi ?
Encore une fois, une bonne douzaine sans doute, en un peu moins de 1200 vols et quelques sauts d’avion (je ne les note pas- je devrais), je viens encore de réduire à un simple mouvement de gymnastique, et une anecdote, une situation qui aurait pu être mal embarquée.
Seulement quelques traces de terres sur mes coudes et mes genoux.
Je n’ai pas déviée de ma trajectoire, achevant ma finale dans un axe que je soupçonnais de ne pas être parfait, mais bien dégagé de tout obstacle et au vent des arbres et câbles des remontées mécaniques proches qui bornent trois cotés de ma DZ du jour et auxquels j’avais décidé de tourner le dos.
Alors que je venais de découvrir que la brise thermique m’avait joué un tour, je dégageais de mon esprit tout doute et m’alignais résolument en léger contre pente par un long virage tranquille
Roulis stabilisé, cheville et genoux serrés l’un contre l’autre, jambes semi fléchis, j’effectuais mon arrondi et poursuivais mon mouvement en croisant les bras sur mon ventre croisés pour finir par les serrer contre mon plexus (pour éviter de laisser « traîner » un poignet – c’est vite cassé ces petits os sur une pierre ou une motte de terre bien sèche). Boum (pieds)… Je me tourne légèrement sur le coté…Poum (la cuisse et la hanche)…Je roule au sol… puis le Chuffff de la voile qui s’affaisse à coté de moi
C’est fini… Vous pouvez détacher vos ceintures et quitter l’appareil !
Alors pourquoi cette réponse, tant de fois entendue et pour moi complètement déplacée : « Ici, on est pas chez les paras… »
J’avais pourtant compris de mon passage dans les différentes chapelles qu’elles partageaient le même souci de ne pas casser leur monde ?
Pourquoi alors ne pas apprendre systématiquement le roulé-boulé en école FFVL ?
Si la réponse est « pour ne pas blesser inutilement des élèves », alors c’est que l’on n’a vraiment pas la même compréhension du mot « aptitude »
Individuellement, lorsque l’on est pilote confirmé, pourquoi ne pas s’y exercer sur quelques vols sur un atterro bien dégagé, avant de mettre ses vêtements de vol (vous savez, l’odeur depuis le dernier cross de six heures…) à la machine à laver ?
Quelques minutes juste pour rire, pour en sourire un jour
La leçon de l’efficacité - L’éloge de la simplicité
Ça serait « pas con… » peut-être…finalement…
Oui, définitivement : OUI !
Roulé-boulé
Rendez-vous à la prochaine et on en reparle ! »
Paul Pujol

Petit rappel aussi sur "LA MECANIQUE ET FACTEURS
DE LA PRISE DE DECISION
"


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