Normandie Vol Libre

Point sécurité

mardi 4 mars 2014

Mercredi 26 février, un incident de vol qui aurait pu avoir des conséquences très graves s’est produit. Un pilote a fini sa course dans une ligne haute tension de 15 000 volts.

Heureusement, seul son amour propre et sa voile ont été blessés.

C’est la troisième personne à qui il arrive ce genre de mésaventure, en moins d’un an.

Il est urgent de rappeler quelques règles élémentaires.

Cet évènement a provoqué beaucoup de discussions et de remises en question au sein du bureau quant aux informations à fournir aux membres, surtout aux débutants.

Nous avons créé un nouvel onglet "SECURITE" sur le site pour regrouper les infos déjà présentes mais éparpillées et reprendre d’anciens articles obsolètes.

L’article ci dessous a pour but d’aider tout pilote, quel que soit son niveau, à tirer bénéfice de cet événement pour l’avenir, sans jugement de valeur.

Ce pilote non autonome avait déjà fait des "ploufs" sur ce site "Des Deux Amants". Il a sollicité des conseils au décollage mais devant l’impossibilité de tenir son aile au décollage, le vent forcissant, il lui a été conseillé de remettre son vol en fin de journée et de redescendre à l’atterrissage pour faire des gonflages.

Puis les personnes qui gardaient un œil sur lui sont parties voler côté Amfreville-sous-les-Monts..

Il n’avait pas le niveau pour voler non accompagné, pourtant, il a hélas réussi à décoller seul sans surveillance.

D’après son récit :
J’ai décollé du déco OSO des 2 Amants. Après un vol en dynamique de 15 minutes, un renforcement du vent me pousse vers le versant sud ouest en direction d’Amfreville. J’ai pensé que je pouvais regagner en altitude avant de faire demi tour pour revenir vers le déco officiel. C’est tout le contraire, je perdais très vite en hauteur, et je ne savais plus ce qu’il fallait que je fasse. J’ai terminé mon vol quand mon aile s’est accrochée au sommet d’un poteau ERDF. L’envie du vol était trop forte. Mon erreur est d’avoir tenté de reprendre de l’altitude au lieu d’aller poser tout de suite.

Un riverain est venu m’aider à m’extraire de ma sellette, juste avant l’arrivée des autres "novoliens".

Poussé par un vent se renforçant vers 4 pilotes qui volaient plus loin, il a pensé reprendre de l’altitude en collant au relief, mais il a traversé une zone de rouleaux, reconnue malsaine, pentue, boisée, quadrillée de lignes électriques diverses et de maisons.
A cet endroit et à son altitude déjà très faible, il lui était alors impossible de rejoindre l’atterrissage mais plusieurs champs permettaient encore de se poser en sécurité. Sous l’effet du stress, dépassé totalement par les évènements, il n’a à aucun moment tenté quoi que ce soit pour se sauver. Il finit alors sa course dans la ligne alors qu’il était encore possible de poser dans la pente à quelques mètres de là, une friche jalonnée de petits arbres, certes, mais il faut savoir choisir un moindre mal dans l’urgence.

Les habitants se retrouvent avec une coupure de courant pendant plusieurs heures.
A chaque accident de ce type, on fragilise un peu plus des sites qui ont souvent demandé en amont beaucoup de travail pour réussir à obtenir les autorisations de vol.

Quelles leçons peut-on tirer de cet accident :

  • Un pilote non autonome doit respecter les consignes et tenir compte des conseils.
  • Il s’assure avant de décoller qu’il est surveillé.
  • Un vol se réalise avec un plan de vol et toujours deux solutions possibles au minimum de changement de trajectoire
  • Si le pilote est incapable encore de pouvoir les imaginer car il manque encore d’expérience, il vole alors exclusivement sous surveillance. Répétons le encore, un pilote autonome est quelqu’un qui a son brevet !
  • Il est capable de remettre à plus tard son vol. Il sait faire preuve de renoncement.
  • Il progresse à son rythme et travaille la théorie et la pratique de façon continue avec pour objectif de passer les différents niveaux qui le conduiront un jour à l’autonomie.
  • Au décollage, il observe les autre pilotes en continu pour s’auto-évaluer et s’auto-former.
  • S’il n’est pas autonome et vole sans surveillance, il le fait sous sa propre responsabilité et en assume toutes les conséquences en cas de problème.

Nous insistons encore et encore ! La seule manière de maîtriser son aile en toute sécurité est de réaliser des heures et des heures de gonflage. Combien de fois vient-on nous voir pour nous demander si ça vole… Si l’on répond que c’est trop faible ou trop fort pour voler mais qu’il est possible de s’entraîner à gonfler, le plus souvent la personne fait demi-tour et rentre chez elle. Comment alors progresser ?

Aucun sport ne se pratique sans entraînement. Certains ont quitté le club en nous accusant d’être les gardiens du temple...
Pourtant nous ne changerons pas de politique sécuritaire face à des comportements que nous jugeons dangereux.

Pour finir, voici quelques réflexions entendues de ci, de là et synthétisées

« Moi à son niveau à l’époque j’étais en bas à gonfler toute l’après midi et je ne montais que le soir et j’avais déjà toute la théorie O.K (même les classes d’espace et tous les nuages !!!)

« Pour moi un pilote non autonome est déjà en danger lorsqu’il met le parapente dans son coffre si le vent est annoncé supérieur à 20km/h , ou bien si les conditions sont thermiques, sauf si :
il y a quelqu’un à coup sûr de suffisamment expérimenté pour le prendre à la radio.
Il est capable de ne pas voler et reste au sol à faire du gonflage. »

« Même si cela fait 2 ans que je vole je me considère toujours "débutant". Dans le sens où même si j’arrive à maîtriser suffisamment mon aile pour pouvoir voler, mon pilotage n’est pas instinctif... je dois toujours réfléchir à mes actions de pilotage qui ne sont pas pour l’instant des réflexes. Je connais mieux certains sites de vol où je me sens plus à l’aise, ce qui ne m’empêche toujours pas de faire des erreurs d’appréciation et d’anticipation.

Tout cela pour en venir à deux choses :
- Premièrement, le pilote. Nous avons chacun nos caractères et notre propre seuil de sécurité que nous nous fixons personnellement parce qu’il nous semble raisonnable. Mais l’est-il réellement ? Ne faut-il pas plusieurs années de pratique (ce qui n’empêche pas les erreurs) avant de pouvoir s’auto-évaluer de manière judicieuse ? Un "jeune" pilote a envie de voler, mais en est-il capable ? S’en croit-il capable ? A qui d’en décider ?
- Personnellement, je me souviens d’une fois où je m’étais « fait engueuler » par un accompagnateur. Il avait menacé de m’interdire de vol parce que je n’avais pas respecté ses consignes (de sécurité). C’est vrai, cela est vexant sur le moment, mais en y réfléchissant mon inexpérience faisait que je n’avais pas le recul nécessaire pour pouvoir fixer moi-même mon seuil de sécurité. »

Le bureau


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