Normandie Vol Libre

Varengeville 25 novembre 2010

mardi 26 octobre 2010 par Sylvain B.

Le temps humide de ces derniers jours entraine dans les terres, soit des ascendances sporadiques, soit des gros noirs.

C’est donc vers la mer qu’il faut chercher à voler.

Sylvain A. me contacte pour me dire que le vent est légèrement travers droit à l’Ailly. J’ai un doute car il est annoncé Nord-Nord-Est alors que le déco est Nord-Nord-Ouest.

Une fois sur place Sylvain est prêt à décoller, le vent est presque à 90 degrés droit soit à la limite du faisable, de plus c’est marée haute...

La pré-falaise autorise de prendre un risque, Sylvain s’élance.
Comme prévu grosse dégueulante à ras des quéqués, puis contrôle de fermeture dut au rouleau, direction la mer.

Le gain n’étant pas au rendez-vous, il préfère poser sur la pré-falaise, à suivre...

Le vent s’oriente un peu mieux, la mer descend, julien et moi en profitons pour passer la pointe de justesse et trouver les falaises, faces au vent, dommage qu’il n’existe pas de déco nord-nord-est par ici.
Cliquez ici pour les photos

Sylvain B

Le récit du jour de Sylvain A.

MAN VS WILD

Aujourd’hui, on nous promet du grand bleu ! Il vient de pleuvoir à Rouen ! Vent du nord ! Je pars à Osmoy.
Sur place, de gros congestus calment mes ardeurs et de plus, c’est fort et un peu travers gauche.

Je fonce à St Vaast et enquille la montée du petit chemin à fond de deuxième car c’est bien gras, il faut assurer le raidillon final !
A 30m du parking l’avant part en glissade dans le dévers et je me retrouve coincé en travers avec la roue au bord du fossé. Tout est détrempé. Dès que je lève le pied du frein pour redescendre en marche arrière, ça ripe de plus belle.
Mais oui !… ! Une voiture freine à 70% de l’avant.
Je recule donc doucement au frein à main. Ouf ! je m’en sors de justesse. Demi tour, de toutes façons c’est travers droit.
De retour à Osmoy, je rencontre Julien pas plus motivé que moi pour voler ici.

On file au phare d’Ailly.

C’est travers droit et Sylvain B. qui arrive dit que « ça peut le faire si on arrive à passer le cap ».
J’ouvre le bal !

Si j’avais visé la mer ça le faisait mais on a tellement l’impression d’être déjà en finale au dessus de cette première marche de pré-falaise… (la dernière fois que j’ai volé ici c’était en août 2002 (incroyable))
Tenaillé par l’envie de gratter, j’assure finalement la repose. Dans l’ensemble, le terrain est un peu marécageux ou épineux ou touffu .
Ma repose se passe bien et je remonte la voile en boule 10m au dessus pour gonfler dans le petit mouchoir de poche en herbe qui se présente à moi. Le talus est bien gras (c’est vrai que la dernière fois j’avais fait le même genre de tas au premier vol, c’était en été et c’était tout sec).
Et replouf !

Bon ! Maintenant j’ai bien chaud avec toutes les couches que j’avais enfilées, je mets la voile et les trois doudounes dans le sac vrac et direction le déco pour redécoller proprement.

Le paysage est un mélange de ronciers et blocs divers dus à l’érosion de la falaise dans sa partie haute.
Plus bas, des coulées de boue alimentent des tourbières odorantes truffées d’empreintes plus ou moins profondes de biches et sangliers où poussent des roseaux de 2,50m de hauteur.
J’aurais du ranger le parapente dans le sac de portage !

J’avance là dedans à bon pas un peu en aveugle.
Quand soudain… J’ai juste mis le pied gauche en marchant trop vite dans un truc bien plus vaseux. Je m’arrête instantanément au pas suivant ! le pied droit c’est enfoncé encore plus loin. Je tire sur le pied droit, le gauche s’enfonce encore !

Tiens ça me rappelle un vieux film… et une histoire vécue par J.P aussi !
Bon ! J’ai ma sellette sur le dos, le parapente dans le sac vrac sur mes épaules avec les suspentes et les élévateurs qui pendouillent. Je peux rien poser nulle part, et j’ai au moins une main prise par le sac.
Et je m’enfonce toujours : un peu plus du mi mollet à droite et un peu au dessus du genoux à gauche !

Bon ! Il faut s’asseoir ! J’aurais du commencer par ça !
En arrière à gauche, il y a une pousse de plantin ! C’est là que je mettrais la main ! Je sais qu’ici ça ne s’enfoncera pas !
Je me jette, la jambe droite se libère. Je balance en arrière le sac vrac et je mets encore au moins trois minutes à réussir à extirper la jambe gauche.

Bon ! Maintenant j’ai les mains pleines de boue, la sellette s’est transformée en bouse bag, les élévateurs et le premier mètre de suspentes sont maculés, le conteneur du secours ventral idem et j’ai des semelles compensées de 20 cms d’épaisseur composées d’une matière qui ferait certainement un excellent torchis.

Je tente un reportage vidéo par trois fois pour immortaliser cet instant de lutte sauvage de l’homme contre la nature mais filmer du bout des doigts c’est pas facile et ça a merdé. C’est bien dommage car ça vous aurait fait péter de rire

Sylvain est passé au dessus de moi tout à l’heure et je continue ma route quand soudain, je vois Julien décoller derrière moi !
Putain je suis allé trop loin ! Demi tour et j’attaque finalement le raidillon du déco plus d’un heure et demi après mon premier départ !
Encore une heure de boulot au retour avec prélavage au tuyau d’arrosage au jardin.

Pas grave et marrant finalement . Je reviendrai, car pour un rouennais ce n’est guère plus long que d’aller à Osmoy, mais la prochaine fois je prendrai des fringues de rechange, un sac poubelle et ma vieille voile !

Sylvain A


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